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melanie
Châteaubriant, Pays de la Mée (Bretagne), France
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jeudi 31 décembre 2009
Le gui est une plante réputée pour chasser les démons.
S'embrasser sous le gui, le 31 décembre à minuit, est une promesse de bonheur.


"Barde, fais vibrer sous tes doigts
Les fils d'or de la lyre altière,
Et gonfle de ta voix de tonnerre
Pour chanter plus haut les exploits
Des héros à fauve crinière
Qui, devant les flots triomphants
Et serrés des légions romaines
Donnèrent le sang de leurs veines
Pour sauver leurs dieux tout puissants
Et le gui sacré des grands chênes.

Envoi :

Gaulois, pour vos petits-enfants,
Cueillez aux rameaux verdoyants
Du chêne des bois frissonnants
Le gui aux feuilles souveraines
Et dont les vertus surhumaines
Font des hommes forts et vaillants.
Cueillez pour nous le gui des chênes".

(extrait d'un poème de Gaston Coûté,
j'adore Gaston Coûté !)

Bonne année à tous ... sous le gui.
mercredi 30 décembre 2009

A Pornichet il est un petit bois, ordinairement vêtu de mousses.
La pluie en a fait un lac où se mirent les arbres..
En ce lieu-dit "Les Forges" des artisans travaillaient le fer et le bronze,
à l’époque gauloise. On y trouve aussi les vestiges d’une briquetterie
et de poteries destinées à recevoir la saumure.

"Prête l’oreille et prends ta plume
Le monde luit comme une enclume
Appelant le chant du marteau.
Que sonne clair le fer des mots !

Métal meurtri que tu tortures
La langue crie sous la brûlure
Frappe poète-forgeron
Mets ta chanson au diapason !

Prête l’oreille et prends ta plume
L’enfer de la forge s’allume
Vois s'envoler ta ritournelle
Dans une gerbe d’étincelles !

Frappe poète-forgeron
Mets ta chanson au diapason !"

(anonyme)
mardi 29 décembre 2009
Flagrant délit d'admiration des oiseaux...


L'oiseau qui vole si doucement
L'oiseau rouge et tiède comme le sang
L'oiseau si tendre l'oiseau moqueur
L'oiseau qui soudain prend peur
L'oiseau qui soudain se cogne
L'oiseau qui voudrait s'enfuir
L'oiseau seul et affolé
L'oiseau qui voudrait vivre
L'oiseau qui voudrait chanter
L'oiseau qui voudrait crier
L'oiseau rouge et tiède comme le sang
L'oiseau qui vole si doucement ...

(Paroles de Jacques Prévert)

Après la pluie ...
lundi 28 décembre 2009
Matin de Noêl en famille
Promenade dans les marais salants.
Plaisir.
Et un poème !

Quand l'eau de la vasière a traversé les fares
Où le héron craintif aime à se reposer,
L'homme du pays blanc, par des gestes bizarres
La conduit aux œillets pour se cristalliser

Chaque jour il lui faut se remettre à l'ouvrage
Attendant le moment où il pourra trousser,
Où le petit boutoué lui fera bon usage,
Où balançant le las, il le fera crisser.

Il guette au bord du ciel la course des nuages(...)
Jusqu'au matin brûlant où l'or blanc est à point.

Alors le paludier, pour oublier sa peine,
Se penche doucement au bord de son œillet
Et de sa main bronzée à la veine d'ébène,
Cueille la fleur de sel au soleil de juillet.

Texte de Guy GEERAERT

jeudi 24 décembre 2009
(dessin de Moon - 06 87 32 77 47, à qui vous pouvez commander le dessin que vous voulez)

En cette veille de Noël, croyez-vous encore au Père Noël ? Voici une petite histoire, vraie évidemment.

Noël approche, Noël c’est demain. La neige est tombée et, comme chaque année, par tradition, Gustave, 7 ans, fait dans la cour son petit bonhomme de neige. Il a presque fini: les yeux, deux boules de charbon; une carotte pour le nez, la vieille pipe à papy; le chapeau de paille et même le cache-nez rouge qu’il met quand il va à l’école.

Un regard sur son œuvre : « Bon ! Ça peut aller comme ça ! Toi, tu vas t’appeler Totor, moi on m’appelle Tatave. On est copains. Ça te va ? »

Dans la cour, un pâle petit soleil d’hiver fait scintiller la neige. Médor va et vient. Minet est sur la fenêtre : il ne veut pas avoir froid aux pattes. Et Margot, la pie, se chauffe sur le toit le long de la cheminée qui envoie une fumée bleue vers le ciel clair

Tatave s’approche de Totor et lui chuchote : « Ecoute, je vais te dire quelque chose, un vrai secret, juste entre toi et moi. Mais motus, tu ne diras rien, je compte sur toi. C’est sûr ? Juré ? » - « Tu sais, il y belle lurette que je ne crois plus au Père Noël. Je fais seulement semblant. Les copains à l’école , ils se moquent de moi mais ça m’est égal. Tu comprends, si je leur dis que je n’y crois plus, je risque de ne pas avoir la patinette que j’ai demandée par lettre, surtout que ce mois-ci mon carnet de notes à l’école n’est pas formidable. Tu penses, les maths, l’orthographe, les devoirs, les leçons, ça me casse la tête. J’aime mieux les matches de foot à la télé ou jouer sur l’ordinateur. Mais les parents, ils sont rétro. Ils comprennent pas ça. Enfin, on verra, j’ai le temps bon, je vais rentrer, la nuit tombe, bonne nuit Totor ! ».

La nuit de Noël est passée. Tatave s’est levé tôt pour voir sa patinette. Mais, oh ! Horreur ! Il n’a trouvé dans ses souliers qu’un petit paquet contenant deux morceaux de charbon et un petit billet où était inscrit : « Moi non plus je ne veux pas me casser la tête. La patinette ce sera pour la prochaine fois, si tu améliores ton carnet de notes ». Stupéfaction ! Ainsi Totor a cafté !

En colère, Tatave sort dans la cour. Hélas ! La nuit a été douce. Plus de Totor, il a fondu. Il ne reste par terre que le chapeau, la carotte, la pipe et deux boulets de charbon. Même le cache-nez a disparu. Mais en levant les yeux, Tatave aperçoit son cache-nez coincé entre deux branches du vieux chêne et, dessus, Margot la pie qui le regarde de ses yeux ronds et semble le narguer..Alors il comprend : elle parle Margot, elle a mouchardé, c’est elle qui a tout raconté. Furieux, il prend un boulet et le lance sur l’oiseau : « Bavarde ! Chipie ! Moucharde : Sale bestiole ! Si je t’attrape, tu vas pouvoir compter tes plumes ! » Elle a compris, elle prend son envol et disparaît.

Tatave rentre tout penaud, s’asseoit et, la tête dans les mains, se demande « Mais à qui a-t-elle pu aller jacasser tout ça ? ».

A qui ? Mais au Père Noël bien sûr !

(Histoire racontée par Andrée Gaborit)




(Je vous donne rendez-vous maintenant le 28 décembre)
mercredi 23 décembre 2009

Voici un message venu des régions de France
Où il fait à peu près bon l'hiver
(mais l'été trop chaud !)
Tandis que le nord grelotte.



Mais connaissez-vous l'histoire du mot "pétanque" ? Cela vient de l'occitan : a pes tanca qui veut dire à pieds joints. Tout a commencé, dit-on, en 1910.. À l’époque, les spectateurs avaient la possibilité de louer des chaises pour assister aux parties de boules. Mais il y avait de nombreuses protestations, car les gens assis à proximité du cochonnet n’hésitaient pas à donner de petits coups de pied dans les boules, pour les rapprocher du but, lorsque cela pouvait arranger un copain…
À l’inverse, pour ceux qu’on n’aimait pas, un coup de talon envoyait la boule sous
les chaises ! Alors il fut décidé de retirer les chaises. À l’exception de celle
de Pépé Jules qui ne pouvait plus se tenir debout.

Mon grand-père, qui le voyait lancer des boules depuis sa chaise, enrageant de ne plus pouvoir jouer, lui proposa un jour de faire autrement : “Tu vas rester assis,
on va jouer sur une distance de trois mètres, et nous, on va tracer un rond autour de ta chaise : c’est de là qu’on jouera…” Voilà comment fut inventé le cercle
de lancer…Il fut ensuite décidé que toutes les personnes qui ne pourraient plus se tenir en équilibre sur un pied, les personnes âgées ou handicapées, pourraient désormais se tenir debout, les pieds joints (a pes tanca) dans un emplacement correspondant à celui de la chaise de Jules. La pétanque était née.
(récit de Martine Pilate)- http://www.quintaisport.fr/

(photos : santons de Provence, exposition à Châteaubriant)
mardi 22 décembre 2009

Un peu de politique avant les fêtes ...

Le coq gaulois est l'un des symboles de la France. Ce coq majestueux et prétentieux, bien qu’il se nourrisse en grattant le fumier, on s’accorde à le trouver braillard et vantard, parfois dénué de scrupules (mais sans méchanceté), avantageux auprès des... poules, batailleur, etc., mais on lui attribue aussi de bien belles vertus. Il est brave et se défend jusqu’à la mort, il chante bien et à propos de tout, il est beau, il est vigilant et on n’a pas trouvé mieux comme réveille-matin.

Le coq a enrichi le vocabulaire français : coquin, coquebin (niais), coquard, coqueluche, coquefredouille (pauvre hère), coquecigrue (baliverne) et même cocu (!) viennent de coq. Mais aussi coquet, coquelicot, cocarde, coque-mar (aiguière) et coqueliner (faire le galant)...

(d'après les écrits de Claude Chapront)

Et si les débats vous intéressent, allez donc voir celui de "Action discrète", à la Préfecture de l'Aude, il vaut son pesant de rires ! http://player.canalplus.fr/#/300320. Et quand on le regarde une deuxième fois, c'est encore plus drôle. Un grand moment de rirocratie (comme dirait le préfet !, enfin, presque !)
lundi 21 décembre 2009

(préparer les provisions de l'hiver)

Je n'étais alors qu'une fillette de huit ans
Chez ma Mémé me réfugiais de temps en temps.
Dès la soupe avalée, laissant dehors le vent hurlant
Nous nous retrouvions devant l'âtre flamboyant.
En ce temps, ni télé ni fausses vérités
Ni célébrités staracadémisées.
Juste quelques mots simples et vrais
Et la chaleur qui nous engourdissait.
Sur mes genoux, ronronnait le mignon chaton.
Inlassablement, Mémé brodait son napperon
Grand'père égrappait le maïs, triait des noix
Se taisait, puis soudain pensait à haute voix.

Le tic tac incessant de l'horloge était parfois troublé
Par le bruit lourd de la bûche s'effondrant dans le brasier,
Tandis qu'une autre dont le bois était bien vert
Semblait pleurer la forêt et gémir de colère.
Mes joues luisaient, rouges et rebondies
Je me sentais petit oiseau dans son nid.

(poème de Alinette - http://alinouchette.canalblog.com/)
samedi 19 décembre 2009
Continuons la découverte de la belle exposition des santons


Le forgeron travaille et peine,
Au long des jours et des semaines.
Dans son brasier, il a jeté
Les cris d'opiniâtreté,
La rage sourde et séculaire ;
Dans son brasier d'or exalté,
Maître de soi, il a jeté
Révoltes, deuils, violences, colères,
Pour leur donner la trempe et la clarté
Du fer et de l'éclair.

Ses mains grandes, obstinément,
Manient, ainsi que de futurs tourments,
Les marteaux clairs, libres et transformants
Et ses muscles s'élargissent, pour la conquête
Dont le rêve dort en sa tête.

Il a compté les maux immensurables :
Les conseils nuls donnés aux misérables ;
Les aveugles du soi, qui conduisent les autres ;
La langue en fiel durci des faux apôtres ;
La justice par des textes barricadée ;
L'effroi plantant sa corne, au front de chaque idée ;(...)
Les pauvres gens, sur qui pèsent les pauvres chaumes,
Jusqu'à ployer leurs deux genoux, devant l'aumône ;

Sur la route, près des labours,
Le forgeron énorme et gourd,
Depuis les temps déjà si vieux, que fument
Les émeutes du fer et des aciers sur son enclume,
Martèle, étrangement, près des flammes intenses,
A grands coups pleins, les pâles lames
Immenses de la patience.

(Poème de Emile Verhaeren)
vendredi 18 décembre 2009

Dans la chanson de nos pères,
Monsieur de Malbrough est mort.
Si c'était un pauvre hère,
On n'en dirait rien encore.
Mais la dame à sa fenêtre
Pleurant sur son triste sort,
Dans mille ans, deux mille peut-être,
Se désolera encore.

Refrain :
File la laine,
File les jours.
Garde mes peines
Et mon amour.
Livre d'images,
Des rêves lourds.
Ouvre la page
À l'éternel retour.

Hennins aux rubans de soie,
Chanson bleue des troubadours.
Regret des festins de joie
Ou fleur du joli tambour.
Dans la grande cheminée,
S'éteint le feu du bonheur,
Car la dame abandonnée
Ne retrouvera son cœur.


(Très expressive exposition de santons de Provence)
jeudi 17 décembre 2009
Pour Noël, une très belle exposition de santons...



Une abeille un jour de printemps
Voletait, voletait gaiement
Sur la rose bruyère en fleur
Dont si douce est l'odeur

Au pied de la bruyère en fleur
Une pauvre chenille en pleurs
Regardait voler dans le ciel
La petite et son miel

Et la pauvre chenille en sanglots
Lui disait "Je vous aime"
Mais l'abeille là-haut, tout là-haut
N'entendait pas un mot

Après avoir pleuré jusqu'à la nuit
Notre chenille s'endormit
Mais le soleil de ses rayons
Vint éveiller un papillon

Et sur une bruyère en fleur
Notre abeille a donné son coeur
Tandis que chantaient les grillons,
Au petit papillon

(chanson de Henri Salvador)
mercredi 16 décembre 2009

(Cette dame a 102 ans et demi !)

On a si peu de temps

Il y a déjà longtemps
J'avais à peine dix ans
Et je courais tant
Pour arrêter le temps.

Il y a déjà longtemps,
J'ai eu vingt ans,
Et je pensais pourtant
Qu'il ferait toujours beau temps.

Il n'y a pas si longtemps
Que j'ai eu mes trente ans,
Et je me disais en ce temps
Que je mourrais dans pas longtemps.

Et quand j'ai eu quarante ans,
Je les ai chantés en dansant,
Je les ai dansés en buvant,
Je les ai bus en pleurant,
Je les ai pleurés en pensant
Que bientôt j'aurais cinquante ans.

Et puis j'ai eu cinquante ans
Et en regardant jouer mes enfants,
Je me disais que peut-être en partant
Je n'aurais pas soixante ans.

Mais un jour j'ai eu soixante ans
Sans avoir vu passer le temps,
Et je me suis dit que peut-être j'aurai encore le temps
De connaître mes petits-enfants
Et d'avoir soixante-dix ans.

Et maintenant j'ai soixante-dix ans,
Et je me dis souvent
Que de dix en dix ans,
Je suis mort bien souvent.

Et je me dis souvent
Que je mourrai je ne sais pas quand,
Mais que je mourrai en pensant
Qu'on a si peu de temps.

Auteur : HAJ NASSAR Tarik

(La Maison de Retraite de Châteaubriant a organisé des "Olympiades" entre équipes de personnes âgées)
mardi 15 décembre 2009
Je suis la petite couturière
Aux doigts agiles
Je marie le fil et l’aiguille
Pour que tout le monde s’habille
Selon l’âge, le goût et les saisons ...

(Il s'agit d'une jeune femme, installée à Erbray, naturelle et inventive, qui ne fabrique que des vêtements en pièces uniques qu'elle vend sur les marchés ou qu'elle réalise sur mesure. Son site : http://choupettecouture.e-monsite.com/livredor.html

lundi 14 décembre 2009

Moutons blancs
Bien au chaud près de la crèche
De l'enfant Jésus à naître.


Moutons noirs, dehors.
Blancs ou noirs ?
Segrégation chez les moutons ...


"Voici que la saison décline,
L'ombre grandit, l'azur décroît,
Le vent fraîchit sur la colline,
L'oiseau frissonne, l'herbe a froid".

(Poème de Victor Hugo)

Hier, 13 décembre, c'était la sainte Luce.
A la Sainte Luce, les jours croissent d'un saut de puce.

Ce dicton est généralement considéré comme faux, voire absurde, car le solstice d'hiver n'est pas encore passé. En fait il exprime, non pas l’allongement des journées, mais le décalage qui s’opère à cette période. En effet, si le soleil se lève de plus en plus tard, il se couche également de plus en plus tard. Les journées semblent donc grandir car les soirées s’allongent.
vendredi 11 décembre 2009

Les amoureux fervents et les savants austères
Aiment également, dans leur mûre saison,
Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,
Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.

Amis de la science et de la volupté,
Ils cherchent le silence et l’horreur des ténèbres;
L'Erèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres,
S’ils pouvaient au servage incliner leur fierté.

Ils prennent en songeant les nobles attitudes
Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,
Qui semblent s’endormir dans un rêve sans fin;

Leurs reins féconds sont pleins d'étincelles magiques,
Et des parcelles d'or, ainsi qu'un sable fin,
Etoilent vaguement leurs prunelles mystiques.





Charles Baudelaire, Les fleurs du Mal
jeudi 10 décembre 2009

Depuis le jour antique où germa sa semence,
Cette forêt sans fin, aux feuillages houleux,
S'enfonce puissamment dans les horizons bleus
Comme une sombre mer qu'enfle un soupir immense.(...)

Les étés flamboyants sur elle ont resplendi,
Les assauts furieux des vents l'ont secouée,
Et la foudre à ses troncs en lambeaux s'est nouée ;
Mais en vain : l'indomptable a toujours reverdi.

Les siècles ont coulé, rien ne s'est épuisé,
Rien n'a jamais rompu sa vigueur immortelle...


(Poème de Charles-Marie Leconte de Lisle)

(Petit coin de forêt, au bord du Don.
Terrain, naturel et sauvage, de jeux des enfants
La table de schiste a été construite par eux)
mercredi 9 décembre 2009



Derrière les nuages épais
Et gris
Apparaît la mer du ciel
Bleu limpide
Dont la pureté tranquille
Etonne

(Poème de Susanna Palasti )

(Eglise de Béré, entre deux pluies)
mardi 8 décembre 2009

(hier le ciel était gris. Ce jour d'hui je vous ré-offre du soleil.
Et toujours de la poésie)

Le temps a laissé son manteau
De vent de froidure et de pluie,
Et s'est vêtu de broderie,
De soleil luisant clair et beau.

Il n'y a bête ni oiseau
Qui en son jargon ne chante ou crie.
Le temps a laissé son manteau
De vent de froidure et de pluie.

Rivière, fontaine et ruisseau
Portent en livrée jolie
Gouttes d'argent d'orfèvrerie
Chacun s'habille de nouveau.

Le temps a laissé son manteau
De vent de froidure et de pluie,

[Rondel de Charles, Duc d'Orléans (1394-1465)]
lundi 7 décembre 2009

Il était une feuille avec ses lignes
Ligne de vie, Ligne de chance, Ligne de cœur.

Il était un arbre au bout de la branche.
Un arbre digne de vie, digne de chance, digne de cœur.
Cœur gravé, percé, transpercé,
Un arbre que nul jamais ne vit.

Il était des racines au bout de l'arbre.
Racines vignes de vie, vignes de chance, vignes de cœur.

Au bout des racines il était la terre.
La terre tout court, La terre toute ronde
La terre toute seule au travers du ciel.
La terre....

(poème de Robert Desnos)
vendredi 4 décembre 2009

(Photo prise dans la campagne de Moisdon.
Avez-vous vu ? un barbelé est brisé. Une prison s'ouvre ?)

La prison
Mon adresse a changé.
L’heure de mes repas,
Ma ration de tabac, ont changé,
Et la couleur de mes vêtements,
Et mon visage et ma silhouette.
La lune, si chère à mon cœur ici,
Est plus belle et plus grande désormais.
Et l’odeur de la terre : parfums.
Et le goût de la nature : douceurs
Comme si je me tenais sur le toit de ma vieille maison,
Une étoile nouvelle, dans mes yeux, incrustée.


(poème de Mahmoud Darwich)
jeudi 3 décembre 2009

J'aime (...)
Les escaliers que le pied monte
Sur les degrés larges et bas
Dont il connaît si bien le compte,
Les ayant creusés de ses pas;


Sully - Prudhomme (Les Solitudes).

(Photo prise à La Forge à Moisdon.
La porte était ouverte, j'ai volé l'image.
J'y ai ajouté un peu de ciel !)
mercredi 2 décembre 2009

Un été automnal sur les collines
Tel un poème en prose.
La brise est une cadence légère que je sens sans l’entendre
Dans la modestie des arbustes (...).
Et la nature est un corps qui s’allège de son clinquant et de ses atours
Pour que mûrissent la figue, le raisin, la grenade
Et l’oubli de désirs que la pluie ravive.

(poème de Mahmoud Darwich, que j'ai eu la chance de découvrir, grâce au Comité Palestine-Israël et au Théâtre du Tiroir)
mardi 1 décembre 2009

Je n’aime pas les maisons neuves :
Leur visage est indifférent;
Les anciennes ont l’air de veuves
Qui se souviennent en pleurant.
Les lézardes de leur vieux plâtre
Semblent les rides d’un vieillard ;
Leurs vitres au reflet verdâtre
Ont comme un triste et bon regard
J’aime les âtres noirs de suie,
D’où l’on entend bruire en l’air
Les hirondelles ou la pluie
Avec le printemps ou l’hiver;(...)
Le toit dont fléchissent les pentes,
Le grenier aux ais vermoulus,
Qui fait rêver sous les charpentes
A des forêts qui ne sont plus.

Sully-Prudhomme (Les Solitudes).

(Merci à Marguerite-Marie pour ce poème !)
lundi 30 novembre 2009

Sur cette terre, il y a ce qui mérite vie :
l’hésitation d’avril, l’odeur du pain à l’aube,
les opinions d’une femme sur les hommes,
les écrits d’Eschyle, le commencement de l’amour,
l’herbe sur une pierre,
des mères debout sur un filet de flûte
et la peur qu’inspirent les chansons aux tyrans.. (poème de Mahmoud Darwich)

Spectacle du 27 novembre à Sion les Mines :
L'humour et les rêves du peuple palestinien
portés par la voix cristalline d'Asma Trihan,
la mélodie du oud de Mokrane Adlani
et les histoires traditionnelles de Jean-Luc Bansard.
(Théâtre du Tiroir : http://www.theatre-du-tiroir.com)


C'était un spectacle du Comité Palestine-Israël du Pays de Châteaubriant
vendredi 27 novembre 2009

Je chante le chien crotté, le chien pauvre,
Le chien sans domicile, le chien flâneur, le chien saltimbanque,
Le chien dont l'instinct, comme celui du pauvre, du bohémien et de l'histrion,
Est merveilleusement aiguillonné par la nécessité,
Cette si bonne mère, cette vraie patronne des intelligences !

Je chante les chiens calamiteux,
Soit ceux qui errent solitaires, dans les ravines sinueuses des immenses villes,
Soit ceux qui ont dit à l'homme abandonné,
Avec des yeux clignotants et spirituels :
« Prends-moi avec toi, et de nos deux misères nous ferons peut-être
Une espèce de bonheur !»

Charles Baudelaire

(photo prise à La Jannais, à Moisdon)
En vous souhaitant un bon WE
jeudi 26 novembre 2009

Porte ou portillon ?
Invite à dépassement.
Limite à ne pas franchir.
Ouverture pour les amis.
Barrière pour les importuns
Appel ou désespoir ?
Ouverture ou fermeture ?
Celui qui s'y affronte
Ne sait s'il doit la franchir
Passer on chemin
Ou forcer le destin.
Enfoncer une porte ouverte.
Ou prendre la porte ....


"C'est une maison bleue
Accrochée à ma mémoire
On y vient à pied, on ne frappe pas
Ceux qui vivent là, ont jeté la clef"
mercredi 25 novembre 2009

Il fallait traverser la rivière,
Nous étions tous deux aux abois
J’étais timide, elle était fière
Les tarins chantaient dans les bois.

Elle me dit : « j’irai derrière
Mon ami ne regardez pas »
Et puis elle défit ses bas…
Il fallait traverser la rivière.

Je ne regardai…qu’une fois
Et je vis l’eau comme une moire
Se plisser sous ses pieds d’ivoire…
Nous étions tous deux aux abois.

Elle sautait de pierre en pierre ;
J’aurais dû lui donner le bras ;
Vous jugez de notre embarras
J’étais timide, elle était fière.

Elle allait tomber –je le crois,-
J’entendis son cri d’hirondelle ;
D’un bond je fus auprès d’elle…
Les tarins chantaient dans les bois.

Poème d'Edouard Pailleron.


Je ne sais si je pourrai tenir longtemps comme ça.
Mais c'est pas beau la poésie ?

(Photo prise à Farinel dans la campagne de Moisdon)
mardi 24 novembre 2009

Dans ma maison vous viendrez
D'ailleurs ce n'est pas ma maison
Je ne sais pas à qui elle est
Je suis entré comme ça un jour
Il n'y avait personne
Seulement des piments rouges accrochés au mur blanc
Je suis resté longtemps dans cette maison
Personne n'est venu
Mais tous les jours et tous les jours
Je vous ai attendus

Je ne faisais rien
C'est à dire rien de sérieux
Quelquefois le matin
Je poussais des cris d'animaux
Je gueulais comme un âne
De toutes mes forces
Et cela me faisait plaisir
Et puis je jouais avec mes pieds
C'est très intelligent les pieds
Ils vous emmènent très loin
Quand vous voulez aller très loin
Et puis quand vous ne voulez pas sortir
Ils restent là ils vous tiennent compagnie

Et quand il y a de la musique ils dansent
On ne peut pas danser sans eux
Faut être bête comme l'homme l'est si souvent
Pour dire des choses aussi bêtes
Que bête comme ses pieds gai comme un pinson
Le pinson n'est pas gai
Il est seulement gai quand il est gai
Et triste quand il est triste ou ni gai ni triste
Est-ce qu'on sait ce que c'est un pinson
D'ailleurs il ne s'appelle pas réellement comme ça
C'est l'homme qui a appelé cet oiseau comme ça
Pinson pinson pinson pinson

Comme c'est curieux les noms
Martin Hugo Victor de son prénom
Bonaparte Napoléon de son prénom
Pourquoi comme ça et pas comme ça
Un troupeau de bonapartes passe dans le désert
L'empereur s'appelle Dromadaire
Il a un cheval caisse et des tiroirs de course
Au loin galope un homme qui n'a que trois prénoms
Il s'appelle Tim-Tam-Tom et n'a pas de grand nom
Un peu plus loin encore il y a n'importe qui
Beaucoup plus loin encore il y a n'importe quoi
Et puis qu'est-ce que ça peut faire tout ça

(Poème de Jacques Prévert)

Je dédie ce poème à tous ceux qui ne savent pas
à quel point la poésie peut accompagner nos vies ...

(maison perdue dans la campgne de Moisdon)
lundi 23 novembre 2009

Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit
Ces moment de bonheur ces midis d'incendie
La nuit immense et noire aux déchirures blondes

Rien n'est si précieux peut-être qu'on le croit
D'autres viennent Ils ont le cœur que j'ai moi-même
Ils savent toucher l'herbe et dire je vous aime
Et rêver dans le soir où s'éteignent les voix

D'autres qui feront comme moi le voyage
D'autres qui souriront d'un enfant rencontré
Qui se retourneront pour leur nom murmuré
D'autres qui lèveront les yeux vers les nuages
[…]

Il y aura toujours un couple frémissant
Pour qui ce matin là sera l'aube première
Il y aura toujours l'eau le vent la lumière
Rien ne passe après tout si ce n'est le passant

Poème d'Aragon, photos prises au Pont de Farinel (Moisdon)
vendredi 20 novembre 2009

Il suffit de passer le Don,
C'est tout de suite l'aventure
Laisse-moi tenir ton jupon,
J' t'emmèn' visiter la nature !

(G.Brassens) Pour une photo dans la campagne de Moisdon
jeudi 19 novembre 2009

(...) dans ce royal décor,
Où sont souverains , la faune et la flore;
Les arbres se mirent au fond de l'eau
[Voyez]
La ronde de la libellule se posant sur la fleur du roseau;
En écoutant le clapotis de la cascade sur les rochers,
Et le gazouillis des oiseaux s'exerçant à chanter.

Que ce soit par un beau matin de printemps,
Ou bien dans la fraîcheur d'un soir d'été, au soleil couchant,
Ou mieux encore, dans la splendeur,
D'un paysage d'automne aux mille couleurs,
Ou bien même, malgré l'hiver, quand les arbres ont quitté leurs habits
Vous serez toujours émerveillés par notre beau pays.

(d'après un poème de Bernard Faucher)

(Merci Gisèle pour ces découvertes)
mercredi 18 novembre 2009

(Photo prise à Farinel, en Moisdon)


Dans le vent qui les tord, les érables se plaignent,
Et j'en sais un, là-bas, dont tous les rameaux saignent !

Il n'est qu'une blessure où, magnifiquement,
Le rayon qui pénètre allume un flamboiement !

(Poème d’Albert Lozeau)
mardi 17 novembre 2009

j'ai connu A. en début d'année 1967, elle était enceinte de son cinquième fils.
C'était une maîtresse femme sachant conjuguer sa vie de famille, sa vie d'agricultrice et ses engagements syndicaux et associatifs. Malgré l'immensité de ses tâches, elle était toujours accueillante, vive, disponible s'intéressant à tous et à tout.

La maladie hélas l'a frappée trop vite, diminuant ses capacités physiques, la contraignant à réduire son activité.
Ce n'est pas juste.
Et puis cet AVC brutal ...



Mon amie est partie un beau matin d'automne
Partie je ne sais quand.
Si les bords de l'étang me semblent monotone
J'irai jouer ... dedans.

(d'après Anne Sylvestre)
lundi 16 novembre 2009
Ils quittent un à un le pays
Pour s'en aller gagner leur vie
Loin de la terre où ils sont nés
Depuis longtemps ils en rêvaient
De la ville et de ses secrets
Du formica et du ciné

(Jean Ferrat)


Dans la cour, les pommiers à cidre sont toujours debout.
Les barriques, délaissées, en perdent leurs cercles.
Les bouteilles sont au rebut.


A la vôtre, amis !
vendredi 13 novembre 2009

C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

(Arthur Rimbaud)


Cet ancien lavoir se trouve au lieu dit "Launay"
non loin de la Haute-Noë en Sion-les-Mines.
Il a la particularité, même par grande sécheresse, d'avoir toujours de l'eau.
Il alimentait autrement la locomotive du petit train minier.
Il sert encore beaucoup aux paysans du coin.

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