Les amis plus lointains


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melanie
Châteaubriant, Pays de la Mée (Bretagne), France
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vendredi 27 novembre 2009

Je chante le chien crotté, le chien pauvre,
Le chien sans domicile, le chien flâneur, le chien saltimbanque,
Le chien dont l'instinct, comme celui du pauvre, du bohémien et de l'histrion,
Est merveilleusement aiguillonné par la nécessité,
Cette si bonne mère, cette vraie patronne des intelligences !

Je chante les chiens calamiteux,
Soit ceux qui errent solitaires, dans les ravines sinueuses des immenses villes,
Soit ceux qui ont dit à l'homme abandonné,
Avec des yeux clignotants et spirituels :
« Prends-moi avec toi, et de nos deux misères nous ferons peut-être
Une espèce de bonheur !»

Charles Baudelaire

(photo prise à La Jannais, à Moisdon)
En vous souhaitant un bon WE
jeudi 26 novembre 2009

Porte ou portillon ?
Invite à dépassement.
Limite à ne pas franchir.
Ouverture pour les amis.
Barrière pour les importuns
Appel ou désespoir ?
Ouverture ou fermeture ?
Celui qui s'y affronte
Ne sait s'il doit la franchir
Passer on chemin
Ou forcer le destin.
Enfoncer une porte ouverte.
Ou prendre la porte ....


"C'est une maison bleue
Accrochée à ma mémoire
On y vient à pied, on ne frappe pas
Ceux qui vivent là, ont jeté la clef"
mercredi 25 novembre 2009

Il fallait traverser la rivière,
Nous étions tous deux aux abois
J’étais timide, elle était fière
Les tarins chantaient dans les bois.

Elle me dit : « j’irai derrière
Mon ami ne regardez pas »
Et puis elle défit ses bas…
Il fallait traverser la rivière.

Je ne regardai…qu’une fois
Et je vis l’eau comme une moire
Se plisser sous ses pieds d’ivoire…
Nous étions tous deux aux abois.

Elle sautait de pierre en pierre ;
J’aurais dû lui donner le bras ;
Vous jugez de notre embarras
J’étais timide, elle était fière.

Elle allait tomber –je le crois,-
J’entendis son cri d’hirondelle ;
D’un bond je fus auprès d’elle…
Les tarins chantaient dans les bois.

Poème d'Edouard Pailleron.


Je ne sais si je pourrai tenir longtemps comme ça.
Mais c'est pas beau la poésie ?

(Photo prise à Farinel dans la campagne de Moisdon)
mardi 24 novembre 2009

Dans ma maison vous viendrez
D'ailleurs ce n'est pas ma maison
Je ne sais pas à qui elle est
Je suis entré comme ça un jour
Il n'y avait personne
Seulement des piments rouges accrochés au mur blanc
Je suis resté longtemps dans cette maison
Personne n'est venu
Mais tous les jours et tous les jours
Je vous ai attendus

Je ne faisais rien
C'est à dire rien de sérieux
Quelquefois le matin
Je poussais des cris d'animaux
Je gueulais comme un âne
De toutes mes forces
Et cela me faisait plaisir
Et puis je jouais avec mes pieds
C'est très intelligent les pieds
Ils vous emmènent très loin
Quand vous voulez aller très loin
Et puis quand vous ne voulez pas sortir
Ils restent là ils vous tiennent compagnie

Et quand il y a de la musique ils dansent
On ne peut pas danser sans eux
Faut être bête comme l'homme l'est si souvent
Pour dire des choses aussi bêtes
Que bête comme ses pieds gai comme un pinson
Le pinson n'est pas gai
Il est seulement gai quand il est gai
Et triste quand il est triste ou ni gai ni triste
Est-ce qu'on sait ce que c'est un pinson
D'ailleurs il ne s'appelle pas réellement comme ça
C'est l'homme qui a appelé cet oiseau comme ça
Pinson pinson pinson pinson

Comme c'est curieux les noms
Martin Hugo Victor de son prénom
Bonaparte Napoléon de son prénom
Pourquoi comme ça et pas comme ça
Un troupeau de bonapartes passe dans le désert
L'empereur s'appelle Dromadaire
Il a un cheval caisse et des tiroirs de course
Au loin galope un homme qui n'a que trois prénoms
Il s'appelle Tim-Tam-Tom et n'a pas de grand nom
Un peu plus loin encore il y a n'importe qui
Beaucoup plus loin encore il y a n'importe quoi
Et puis qu'est-ce que ça peut faire tout ça

(Poème de Jacques Prévert)

Je dédie ce poème à tous ceux qui ne savent pas
à quel point la poésie peut accompagner nos vies ...

(maison perdue dans la campgne de Moisdon)
lundi 23 novembre 2009

Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit
Ces moment de bonheur ces midis d'incendie
La nuit immense et noire aux déchirures blondes

Rien n'est si précieux peut-être qu'on le croit
D'autres viennent Ils ont le cœur que j'ai moi-même
Ils savent toucher l'herbe et dire je vous aime
Et rêver dans le soir où s'éteignent les voix

D'autres qui feront comme moi le voyage
D'autres qui souriront d'un enfant rencontré
Qui se retourneront pour leur nom murmuré
D'autres qui lèveront les yeux vers les nuages
[…]

Il y aura toujours un couple frémissant
Pour qui ce matin là sera l'aube première
Il y aura toujours l'eau le vent la lumière
Rien ne passe après tout si ce n'est le passant

Poème d'Aragon, photos prises au Pont de Farinel (Moisdon)

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